jeudi 16 septembre 2010

Nathalie Griesbeck « Aujourd’hui les Roms… Et demain, les Arabes, les pauvres, les femmes ? »

Best of. Les meilleurs moments du Rendez-vous politique de France Bleu Bourgogne sont dans La Gazette chaque semaine. Lundi, à 18h 45, Arnaud Bousquet recevait la MoDem Nathalie Griesbeck, députée européenne de notre circonscription Grand Est.
ARNAUD BOUSQUET :
Vous êtes ma troisième invitée de la saison ; mon premier était socialiste, mon second UMP, et les deux m’ont dit la même chose : le traitement du dossier Roms doit se faire à l’échelle européenne. Alors êtes-vous comme une large majorité du Parlement Européen qui juge inacceptable, populiste et même raciste cette politique du gouvernement français ?
NATHALIE GRIESBECK :
Je suis cosignataire de la résolution, qui a été adoptée très largement la semaine dernière au Parlement européen, qui rappelle à l’ordre la France par rapport à ses obligations communautaires. Je suis donc vent debout, et encore plus depuis cette circulaire prise au mois d’août pour cibler une population. L’Europe doit agir. Pour plagier Shakespeare, il y a quelque chose de pourri, non pas au royaume du Danemark, mais dans notre pays. Nous dépassons les bornes du mensonge, du cynisme politique et de l’illégalité par rapport à notre loi nationale et à nos engagements communautaires. C’est la raison pour laquelle je vais rédiger un recours en tant que citoyenne pour attaquer la légalité de cette circulaire devant le Conseil d’Etat depuis l’émission, le ministre Hortefeux a rédigé une nouvelle circulaire qui annule la précédente, ndlr). Comment un gouvernement peut-il demander aux gens de respecter les règles de sécurité et en même temps, lui-même, enfreindre les lois de la République ?
A.B: Ce qui choque les députés européens, ai-je lu, dans cette histoire d’expulsions, c’est le sentiment que les Roms mis dans les avions ne sont peut-être pas si volontaires qu’on le dit. Est-ce que vous avez reçu des garanties ou du moins des éclaircissements là-dessus?
N.G :Je range ça dans le cynisme. Ces Roms ont été mis dans des avions de manière assez collective. C’est contre la règle communautaire. Ça a des
relents dont je ne détaillerai pas les aspects…
A.B :Donc vous faites le parallèle avec le sort qui était réservé aux Roms il y a soixante ans ?
N.G : Oui. Et à d’autres populations. L’honneur de la démocratie, c’est assurer la nécessaire sécurité sans stigmatiser une communauté. Aujourd’hui ce sont les Roms, demain ce seront les Arabes, après-demain peut-être les pauvres et après-après-demain les femmes ? Ça n’est pas digne de notre pays.
A.B : J’entendais il y a quelques jours le président du MoDem, François Bayrou, ironiser, je cite, sur « le climat d’incroyable décomposition de l’UMP ». Immédiatement m’est venu à l’esprit ce proverbe arabe que vous connaissez peut-être : le chameau ne voit pas sa bosse... Autrement dit, est-ce que le MoDem est le mieux placé pour donner des leçons à l’UMP ? Le MoDem qui a totalisé 4,2% des voix aux dernières régionales...
N.G : On est tout à fait bien placés pour proposer une autre politique. Ça n’est pas la question du nombre. Moi, je me sens très bien dans ce mouvement. Moi, je suis aux côtés de François Bayrou mais je lui dis ce que je pense. Par exemple, si jamais le MoDem essayait d’agréger des gens qui viennent juste pour une posture le temps d’un cap électoral.
Nous n’avons pas fait tout ce chemin pour, avec lucidité, essayer de proposer un projet différent pour la France, pour simplement pleurer des larmes de crocodile sur le nombre que nous sommes.
A.B : Un de vos collègues, élu MoDem au Parlement européen, le transfuge écolo Jean-Luc Bennahmias, aurait carrément voulu la démission d’Eric Woerth du gouvernement comme -dit-il - « ça se serait fait dans n’importe quel pays européen ». Êtes-vous aussi radicale que lui ?
N.G : Ce n’est pas vouloir sa démission. Il aurait dû démissionner de lui-même de façon que ce débat sur les retraites, qui est fondamental pour la France, ne soit pas pollué par des événements graves pour notre République.
Nous sommes favorables au fait de réformer. Mais cette réforme doit être juste. Par exemple, si nous repoussons la retraite (à taux plein) à soixante-sept ans, nous allons décupler les injustices, notamment par rapport à tous ceux qui n’ont pas eu de carrière linéaire avec le chômage, les difficultés pour les jeunes
d’entrer dans le monde du travail ou les femmes qui s’arrêtent et qui ont des carrières professionnelles fragmentées. Mais le propre de la démocratie, c’est aussi d’entendre l’angoisse et l’inquiétude des gens. Il y a donc la nécessité de réformer mais certainement pas selon les modalités qui nous sont proposées .
Propos recueillis par Arnaud Bousquet

vendredi 10 septembre 2010

A ne pas manquer

Nathalie Griesbeck, notre députée européenne Grand-Est, sera l'invitée d'Arnaud Bousquet sur France Bleu Bourgogne, lundi 13 septembre à 18h45 dans l'émission "Le Rendez-vous Politique".

jeudi 2 septembre 2010

Communiqué de presse


Répondant à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme, le Mouvement Démocrate de Côte d’Or appelle à manifester le samedi 04 septembre 2010 afin de fêter le 140e anniversaire d’une République que nous voulons plus que jamais, libre, égale et fraternelle.


En apportant sa signature à l’appel citoyen, le Mouvement Démocrate et ses élu-e-s entendent réaffirmer leur conception rigoureuse de la vie démocratique et leur projet humaniste, exigeant et radical, qui consiste à organiser la société autour du développement humain, individuel et collectif.


L’idéal démocratique est ancré au plus profond de notre engagement politique. Dans son nom, le Mouvement Démocrate porte l’idée que la démocratie, ce n’est pas seulement l’attribution du pouvoir par le vote, mais également le système politique qui vise à porter au plus haut la conscience et la responsabilité des citoyens.


François BAYROU, Président national du Mouvement Démocrate, rappelait encore récemment comment la manière de gouverner de l’actuelle majorité au pouvoir était « dangereuse pour la société et pour la fonction politique ».
Depuis 2007, François BAYROU n’a de cesse de dénoncer l’idéologie au pouvoir et l’instauration pas à pas d’un modèle de société foncièrement inégalitaire.
Son analyse politique détaillée dans le livre « Abus de pouvoir » (Plon, 2009) reste d’une actualité saisissante.


François DESEILLE, en sa qualité de Président départemental du Mouvement Démocrate et d’adjoint au Maire de Dijon, participera au cortège qui partira de la place Darcy à 14h.