jeudi 1 juillet 2010

INTERVIEW DECALEE "LA GAZETTE DE COTE D'OR"

La Gazette numéro 209 du 1er juillet 2010
Cela fait un an que le MoDem est à la ramasse. Les élections européennes et les régionales sont passées par là, mais François Deseille, son leader en Côte-d’Or
garde un moral intact. Interview décalée de celui qui est aussi conseiller municipal à Dijon, vice-président du Grand Dijon et kinésithérapeute.

LA GAZETTE : On se tutoie ou on se vouvoie ?
FRANÇOIS DESEILLE : Comme on se tutoie dans l’intimité, on va se vouvoyer…
Oui... mais non ! Laisse tomber, on n’y arrivera pas… Dis, toi qui es de Boulognesur- Mer, comme Ribéry, tu sais s’il allait déjà aux putes quand il était plus jeune ?
Je l’ignore… Mais je me souviens l’avoir vu jouer quand il était môme. Il était vraiment fort. Le problème, c’est qu’il jouait trop perso.
Ses coéquipiers, ses entraîneurs et même les spectateurs lui reprochaient.
Sa cicatrice sur le visage, c’est vraiment un accident de voiture ?
On a entendu t e l l e me n t de versions différentes…D’après ce que je sais, oui. Il était à l’arrière de la voiture de son père et il a vu le parebrise d’un peu trop pr è s sous le choc.
Entre nous, s’il n’était pas devenu footballeur professionnel, tu penses qu’il
aurait passé sa vie à tirer des mobylettes dans son quartier ?
Il y a des chances. Il vient vraiment d’un quartier très difficile, très pauvre. À Dijon, il y a des quartiers difficiles, mais ce n’est pas comparable à celui où il a grandi.
Le parcours de l’équipe de France en Afrique du Sud, tu as vécu ça comment ?Pas très bien. C’est même scandaleux, même si ce n’est « que » du foot. Quand on
se rappelle la génération 1998, avec des mecs qui mouillaient le maillot, qui étaient
respectueux : Blanc, Thuram, Deschamps, Dugarry, Lizarazu…
Tu penses que Jean-Pierre Escalettes, le président de la FFF, a eu raison de
démissionner ?
Ben, il me semble que l’âge légal de la retraite va être repoussé à 62 ans, non ? Comme il en a plus de 70, je crois que c’était le bon moment.
Ton plantage aux régionales, c’est vrai que ça t’a coûté un max ?Tu connais le chiffre, mais on ne va pas le révéler ici. Ce n’est pas énorme non plus. Je savais que je prenais un risque, même si je m’attendais à dépasser les 5 % pour être remboursé…
Raté ! C’est vrai que tu vas vendre des carottes sur les marchés avant d’aller à
ton cabinet et que le midi, tu t’installes aux feux-rouges pour laver les pare-brises pour gagner de quoi rembourser ta dette ?
Oui ! Et tu ne savais pas que j’avais demandé à mes enfants d’aller cirer des chaussures dans la rue après l’école ? (Rires)
Justement, si un de tes enfants te demandait d’arrêter de faire de la politique, quelle serait ta réaction ?La politique me prend pas mal de temps. Et mon métier aussi. Alors, si mes enfants me
disent un jour qu’ils en ont assez, je pense que je réfléchirai. Je les vois peu, mais quand je suis avec eux, c’est toujours à 100 %.
Et madame Deseille ? Elle ne dit rien ?
Non, ma femme comprend mon engagement. Elle sait que cela demande des sacrifices.
Mais sincèrement, passer autant de temps et perdre du fric pour une cause – celle du
MoDem – que beaucoup jugent perdue, ce n’est pas démoralisant ?
C’est justement parce que je pense que ce n’est pas une cause perdue que je me donne
autant de mal. J’ai envie de contribuer à faire changer les choses. Moi, s’il y a Sarko et Aubry dans deux ans au second tour de la présidentielle, je ne vote pas !
Au fait, tu as des nouvelles de François Sauvadet ?Je me souviens avoir reçu quelques coups de fil au moment des régionales. Mais depuis, plus rien !
Tu n’as pas l’impression que les travaux du tramway commencent à énerver tout le monde ? Moi, je ne suis pas souvent à Dijon, ça va ! Mais c’est pour ceux qui restent. Entre ça et les voies de bus, honnêtement, t’as parfois envie de te suicider en écoutant l’intégrale d’Alain Barrière…Oui, je sais que ce n’est pas toujours facile. Toi qui bouges beaucoup, tu sais que toutes les villes qui ont construit un tram sont passées par là. Mais je te promets que cela vaut le coup de galérer un peu. Quand tu verras le résultat…
Tu as l’air de bien t’entendre avec François Rebsamen…Oui, c’est quelqu’un qui est à l’écoute, il est vraiment clean.
Si tu dois partir en vacances, tu choisis qui : Isabelle de Almeida, François-Xavier
Dugourd ou François Sauvadet ?
Tu vas rire, mais j’ai des travaux à faire chez moi. Je ne peux pas partir !
Dis, tu manges toujours du pain avec les nouilles ?Salaud… Mais t’as raison, je n’ai pas une alimentation très équilibrée. J’ai pris du poids. Le midi, je saute souvent les repas et le soir, je compense. J’ai des journées chronophages…
Je commence à 6 h 30 au cabinet et parfois, j’ai des réunions politiques qui durent jusqu’à 22 h 30. Je vais faire un effort sur la bouffe, c’est obligatoire.
T’as peur de la mort ?Je travaille dans le domaine de la santé. Alors, forcément, on voit des gens qui sont en fin de vie, et cela te rappelle l’évidence. La mort fait partie de la vie. Personnellement, j’ai plutôt peur pour mes proches.
Un mec du MoDem, quand il veut acheter des CD et qu’il est devant les rayons ,
il regarde un coup à droite, un coup à gauche ?
Non, au centre !
Et il achète quoi ?J’aime bien U2 et Muse.
Bon choix, surtout pour Muse… C’est tout ?Non, j’aime d’autres choses… Je suis allé en Corse récemment et j’ai découvert les chants polyphoniques du groupe Alte Voce. C’est magnifique. Ce n’est pas tout à fait comme Muse, mais j’aime beaucoup.
C’est vrai que t’es blindé ? C’est ce qu’avait écrit L’Express lors de la campagne pourles municipales en 2008…Le journaliste s’était planté… Il avait écrit que je gagnais 60 000 € par mois. Or, il avait confondu avec le coût de la campagne à Dijon. Il m’a envoyé un SMS pour s’excuser. Je l’ai gardé.
Tu as eu de la chance de ne pas voir rappliquer le fisc…Non. Parce que je n’avais rien à me reprocher.
T’en as pas marre de mes questions à la con ?Non. Et puis, elles ne sont pas toutes connes. Parfois dérangeantes, mais au moins, ça change .
Propos recueillis par Alexis Billlebault
alexis@gazette-cotedor.fr

Intervention de François Deseille au Conseil Municipal de Dijon du 28 juin 2010

Au nom du Groupe Dijon MoDem, je me réjouis de la réelle maîtrise des dépenses de fonctionnement. Dans ce budget, celle-ci est une évidence. Le Maire, la majorité municipale, les services sont tous à la recherche d’économies. On ne peut que se féliciter collectivement de tous ses efforts effectués et de cette véritable politique de maîtrise budgétaire. Celle-ci porte ses fruits et nous laisse la possibilité de continuer nos investissements de manière conséquente pour l’avenir de tous les Dijonnais.
N’oublions pas que le maintien des investissements représente un très bon signe pour l’avenir, pour l’emploi, pour le dynamisme et l’attractivité de notre ville et de notre agglomération qui s’inscrit de plus en plus comme une capitale régionale incontournable.
Durant une crise économique et financière comme celle qui nous touche terriblement, il est essentiel de faire des économies, de se montrer vertueux, et de maîtriser au mieux les dépenses de fonctionnement.
Même l’Etat commence à en prendre conscience. C’est peu dire ! En tout cas cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme sur les déficits publics. Depuis 1975, aucun budget national n’a été présenté à l’équilibre ! Depuis longtemps nous proposons que soit inscrit dans la Constitution, l’impossibilité de présenter un budget de fonctionnement en déséquilibre, et ce, en période de croissance.
Nous commençons à être entendus mais il ne faut pas que cela reste un effet d’annonce ou un simple projet de loi. Il faut des actes, il nous faut des actes car que de temps perdu au regard des déficits cumulés : 1600 milliards d’euros de dettes, ce qui représente 80 % du PIB, ou encore 28 000 euros par habitant !
Ces chiffres sont purement et simplement insupportables et auraient pu être évités si les mesures nécessaires avaient été prises.
A Dijon, dans le respect des engagements programmatiques pris avec le MoDem, toutes ces mesures ont été prises. Chaque élu en charge des dossiers gère avec responsabilité ses budgets. On peut se féliciter aussi du travail des services et de leur Directeur général, Michel Férot, à qui je voudrais rendre hommage pour tout le travail effectué.
On peut aussi se féliciter du travail des services financiers, qui avec Georges Maglica, n’ont de cesse de gérer et d’assainir avec succès notre dette, n’en déplaise à monsieur Ayache.
La maitrise du budget de fonctionnement à Dijon est une réalité. Quelques exemples : La mutualisation des services entre Dijon et le Grand Dijon dans les domaines de l’informatique, des finances et du personnel. Dans ce budget supplémentaire, on peut aussi remarquer la non évolution des crédits pour la masse salariale et les frais financiers. Donc au final une charge financière supplémentaire de 0 euro !
On peut également se réjouir des premiers effets de la Réforme de la tarification municipale, à laquelle j’ai beaucoup contribué et qui commence à porter ses fruits. Nous attendons avec impatience que tous les secteurs soient concernés.
Etre vertueux et responsables, nous le sommes. Mais face au désengagement progressif de l’Etat, à la baisse envisagée des subventions du conseil général et régional, nous sommes tous conscients qu’il faut aller encore plus loin dans les économies de fonctionnement. C'est dans cet esprit que le Groupe Dijon MoDem propose un outil de travail:le budget base zéro, plus communément appelé BBZ, dont nous avons parlé lors de la dernière commission finances. Ce procédé permet de mettre complètement à plat l’organisation d’un budget. Les services utilisent le principe mais il serait peut être intéressant et judicieux d’aller au bout de l’exercice en réalisant un BBZ sur chaque budget de fonctionnement d’un service. C’est, je pense, une réflexion à mener.
Mais au-delà des économies à effectuer, il faudra aussi trouver des recettes supplémentaires avec une gestion encore plus active du patrimoine et en continuant sans relâche notre effort de construction de logements dans le respect bien entendu des grands principes de l’éco-PLU que nous allons voté dans quelques instants.

Je vous remercie.

François Deseille