vendredi 13 mars 2009

Interview Gazette de Côte d'Or: François Deseille


Ressenti. François Deseille (MoDem) va achever dans quelques jours sa première année au sein de l'équipe municipale de François Rebsamen (PS).

La Gazette : François Deseille, Marc Frot a donc été définitivement viré du MoDem la semaine dernière..
François Deseille : Marc Frot, c'est l'incohérence faite homme. L'année dernière, il avait rejoint la droite lors des cantonales. Cette fois-ci, alors qu'il se revendiquait MoDem, il voulait apparaître sur une liste UMP/Nouveau Centre face à une liste MoDem. Moi, je renonce à le comprendre. Il a été finalement exclu mercredi dernier. Il devrait plutôt prendre sa carte à l'UMP ou au Nouveau Centre. Pour une fois, il serait cohérent !
Justement, qu'attendez-vous de ces élections européennes ? Car depuis la présidentielle, on a tout de même l'impression que François Bayrou cherche des amis...
Ces élections seront très importantes, puisqu'elles vont nous permettre de nous positionner au niveau national. Si le MoDem obtient un score dépassant les 10 %, cela lui ouvrira des perspectives intéressantes pour l'avenir.
Comme par exemple nouer une vraie alliance avec le Parti Socialiste pour, à terme, dégommer Sarko en 2012 ?
Le MoDem est le troisième parti de France si on se réfère à la dernière présidentielle. Pour les européennes, les sondages nous accordent 14 à 15 % des voix. En ce qui concerne les alliances, cela se joue au plus haut niveau. Mais quand j'entends François Rebsamen appeler régulièrement à un partenariat entre le PS et le MoDem, je partage son avis. Ne dit-on pas que François Bayrou est le premier opposant de Sarkozy ?
Ce n'est pas un exploit : les socialistes sont toujours aussi divisés, les communistes et le FN sont inaudibles et Besancenot ne représente que lui et une bande de gauchistes qui croient encore au Grand Soir...
Mais Bayrou combat Sarko parce que celui-ci ne réforme que pour réformer ! D'ailleurs, il ne va pas au bout de ses réformes. Il a favorisé les plus riches avec son bouclier fiscal à 15 milliards d'euros. François Bayrou a compris que mettre l'Etat au centre de tout ne marche pas, pas plus que ne fonctionne le capitalisme à outrance. Il veut mettre l'homme au centre de tout.
Et cet homme pourrait être un certain Bayrou François, par exemple ?
(Amusé) Et pourquoi pas ?
Parlons un peu de Dijon. Vous êtes adjoint au maire depuis presque un an. Comment se passe cette cohabitation ?
Bien. Les six élus MoDem dont je fais partie sont écoutés, consultés, respectés. Le programme sur lequel François Rebsamen a été réélu, nous y avons participé. Notamment sur la question de la maîtrise des finances publiques. Nous avions vu la crise arriver. Je vais prendre un exemple, celui des subventions accordées aux associations. Tout le monde a compris qu'il fallait faire des efforts à cause de cette crise et du désengagement de l'Etat, et nous avons demandé le gel des augmentations. D'habitude, il y a une hausse de 2 %. Cette fois-ci, cela n'a pas été possible.
Et avec les communistes et les écolos, c'est aussi l'entente cordiale ?
Très bien. Nous pouvons ne pas être d'accord sur certaines questions nationales ou internationales, mais en ce qui concerne les affaires municipales, il n'y a pas de problème. Nous ne faisons qu'appliquer un programme commun. Quelqu'un comme André Gervais, un élu communiste, est très compétent dans sa fonction d'adjoint aux transports. Et je vous rappelle que Corinne Lepage, ancienne présidente de CAP 21, vient de rejoindre le MoDem, qui est très concerné par l'écologie.
Puisque vous parlez des finances publiques, l'opposition municipale a souvent évoqué la dette de la ville. Il a aussi été question d'emprunts cachés ou toxiques...
C'est absolument faux ! Des experts ont analysé la situation et l'ensemble des comptes, et il n'y a rien. Nous jouons la transparence totale sur la question des finances. Le problème, c'est qu'une partie de l'opposition municipale sème le trouble en faisant circuler ces rumeurs. Je pense à MM. Dugourd et Ayache, notamment. Ils sont dans l'opposition caricaturale et systématique. Plutôt que d'avoir un esprit partisan, ils feraient mieux de défendre les intérêts de Dijon et des Dijonnais.
Sur quels dossiers, par exemple ?
La culture ou encore l'hôpital. Ils font partie de l'UMP, à ce que je sache ! Plutôt que de soutenir systématiquement le gouvernement UMP, qu'ils défendent leur ville ! Prenez l'exemple du tramway : ils y sont opposés et avancent des arguments sur les coûts et les travaux. Ce projet, dont les travaux vont démarrer en 2011 pour s'achever en 2013 va coûter un peu moins de 400 millions d'euros. Le Conseil régional (40 millions), l'Europe (5 millions) et l'Etat (75 millions) vont y participer, en plus du Grand Dijon, qui va verser 240 millions. On attend toujours la participation du Conseil général, espérée à hauteur de 40 millions.
Les mauvaises langues disent que c'est votre présence au sein de l'équipe municipale qui inciterait à freiner François Sauvadet, un ex du MoDem...
Franchement, je ne pense pas que ce soit le cas. Ou alors, ce serait grave... J'en reviens au tramway, qui va créer des milliers d'emplois qui profiteront à des Dijonnais. Et une partie de l'opposition municipale ne fait que critiquer et s'opposer. Franchement, je ne regrette pas mon choix de l'année dernière, quand j'ai décidé de rejoindre François Rebsamen. Car j'aurais vraiment eu du mal à trouver ma place dans cette opposition .

par Alexis Billebault

dimanche 1 mars 2009

Communiqué du MoDem 21

Dans le cadre des élections européennes prochaines, Marc Frot a décidé de rejoindre la liste Nouveau Centre, créditée d'un peu moins de 2% dans les récents sondages, alors que dans le même temps, le MoDem se voit attribuer plus de 14% des suffrages, se positionnant ainsi comme la 3ème formation politique française derrière l'UMP et le PS.

Pour ce soi-disant défenseur des valeurs démocrates véhiculées par François Bayrou, ce choix de rejoindre le Nouveau Centre peut surprendre, mais il a déjà montré par le passé qu'il n'était pas à une incohérence près !

Un député du Nouveau Centre a déclaré que " pour ne pas se gaufrer et suicider le parti " ( Le Monde du 27/01/2009 ), le Nouveau Centre a décidé de s'allier avec le parti de Nicolas Sarkozy.

Le positionnement de ce microparti ( 5000 adhérents contre 60.000 au MoDem ) montre qu'il ne peut vivre sans l'appui de l'UMP, qui dévore peu à peu ses satellites.

Le Nouveau Centre, qui est le résultat de l'abandon d'élus pour sauvegarder leurs mandats en quittant François Bayrou, est l'exemple même des contorsions pathétiques de petites formations charnières pour consolider leur ancrage.

Bien entendu, statutairement, Marc Frot ne peut plus se revendiquer du MoDem.

BON VENT !


François Deseille

Président MoDem 21