vendredi 24 avril 2009

François Bayrou et Jean-François Kahn Tandem à Dijon


C'est en compagnie d'un Bourguignon d'adoption,Jean-François Kahn, que François Bayrou se lance à l'assaut des européennes.
Le jour où vous romprez avec la droite et que vous deviendrez vraiment indépendant,
venez me revoir » avait lancé, un jour, Jean-François Kahn à François Bayrou. A l'époque, personne n'imaginait le journaliste troquant sa plume pour endosser l'habit politique. C'est aujourd'hui chose faite. A 70 ans, après avoir créé deux magazines, écrit nombre d'ouvrages, et poussé moult coups de gueule, le très médiatique JFK passe de l'autre côté du miroir en prenant la tête de la liste MoDem de la région Grand Est. Retraite dorée ? Lassitude du métier ? L'intéressé s'en explique en termes plus choisis :« Le journalisme est confronté à une énorme crise. On doit tout revoir, tout remettre en cause.Je n'ai plus envie de continuer ainsi.»
Jean-François Kahn explique avoir décidé « de mouiller la chemise autrement ». Il se sent désormais investi d'une autre mission : « La société, qui a mis l'argent et le profit au centre de tout, est en train de faire faillite. Il faut remettre l'homme au centre de tout. Je veux porter ce discours au Parlement européen, c'est un socle. »
Rentré en politique, au côté d'un François Bayrou « indépendant » , séduit l'ancien journaliste :« Je découvre que les hommes politiques ont la possibilité de tout apprendre de la société en rencontrant des gens d'horizons divers. » Déjà investi dans ses nouvelles fonctions, il glisse : «  Nous sommes déjà en campagne, les autres n'ont pas commencé. Nous organisons des réunions pédagogiques. J'en profite, par exemple, pour expliquer la crise. » Tout feu, tout flamme, intarissable comme à son habitude, JFK tient le micro.
Le tandem avec François Bayrou fonctionne : « Je ne le vois pas très souvent. On s'est rapproché,nos conceptions se rejoignent. »
L'ancien patron de Marianne précise ne pas être d'accord sur tout avec François Bayrou « il est pour le RSA, je suis contre ».
Invités en fin d'après-midi par les propriétaires du domaine Charles Audoin à découvrir les rosés de Marsannay-la-Côte, le tandem a terminé sa course par un cours d'œnologie au beau milieu des vignes. Les deux équipiers, accompagnés de leurs supporters, se sont ensuite rendus à la cave pour une dégustation religieuse des meilleurs crus.
Catherine Vachon « Le Bien public »

Jean-François Kahn en campagne


C’est sous les couleurs du Modem de François Bayrou que l’on retrouve Jean-François Kahn, célèbre journaliste et spécialiste de l’économie ; une soixantaine de personnes étaient présentes salle Saint-Henri au Creusot pour venir écouter les propositions et le projet électoral porté par les centristes.C’est François Deseille, adjoint au maire de Dijon qui lança la soirée en rappelant l’importance de ces élections européennes qui doivent « être un tremplin pour les autres échéances électorales nationales et qui doivent confirmer le Modem comme la troisième force nationale ». Il précisa que la tête de liste du parti centriste aux élections européennes du 7 juin prochain, est bourguignonne, Jean-François Kahn résidant près de Montbard.
Isabelle Bonnicel, conseillère municipale de Varennes-Vauzelles (Nièvre), ancienne licenciée de l'écurie Marmagne Auto, lui succéda à la tribune et souligna l’importance de la mobilisation des électeurs car « peu de gens connaissent les enjeux de ces élections, peu de gens même ne savent pas qu’il y a un scrutin européen dans quelques semaines ».
«Imaginer un humanisme
révolutionnaire»

Ce fut alors au tour de Jean-François Kahn de prendre la parole qui commença d’emblée par mettre en évidence le risque de l’abstention car « cela serait terrible, il existe une opportunité démocratique ; c’est la première élection depuis la Grande Crise et c’est là le moment pour voter pour un vrai projet de société ».
Rappelant que le vote est fréquemment par défaut « on vote plus souvent contre que pour quelqu’un ou pour un projet », ce scrutin doit permettre de « montrer qu’une autre société est possible, on ne peut plus accepter cette société-là ; le socialisme a fait illusion tout comme le capitalisme, il convient donc d’imaginer un humanisme révolutionnaire ».
Pour le célèbre journaliste, « l’homme doit être au centre de la société », l’Etat et le capital devant être au service de l’homme , pour le servir. Il martela à plusieurs reprises son message en considérant l’homme aussi bien dans sa dimension individuelle et que collective.
Il enchaîna alors sur le rôle du Parlement européen à la suite d’une anecdote qu’il livra au public. Alors qu’il faisait campagne dans les rues de Strasbourg, des passants l’interpelèrent et lui firent savoir qu’ils « souhaiteraient le voir élu pour qu’il aille y foutre le m…… ». Ces remarques démontrent, selon J.F Kahn, le besoin d’électriser, de redynamiser le Parlement européen qui semble trop austère aux citoyens européens. Le côté technocratique, froid et irréel de cette assemblée de spécialistes doit être secoué, il faut y insuffler de la chaleur, de la passion ; sa présence aux élections s’inscrit dans cette démarche.
Barrer la route à Barroso

Il poursuit son propos par le problème de représentativité de la Commission européenne « qui n’est pas issue d’un vote populaire ; cette commission de technocrates doit être remplacée par des représentants élus. Il faut remettre le citoyen au cœur de l’action européenne, il faut démocratiser cette commission présidée par le néo-libéral Barroso. Celui-là même qui, alors, premier Ministre portugais a entraîné son pays dans la crise. »
Pour le leader Modem l’enjeu est d’empêcher Monsieur Barroso de briguer un nouveau mandat car c’est « lui qui a été aux ordres de Bush au sujet de la Guerre en Irak ; si l’Europe avait dit non comme Chirac et Villepin l’avaient fait, la guerre n’aurait sans doute pas eu lieue. »
Pour une Europe Politique

Cet exemple démontre selon J.F Kahn de l’importance d’une Europe Politique, avec un Parlement fort, une « Europe Fédérale des Nations » sur le modèle des Etats-Unis où la politique étrangère et la diplomatie seraient du domaine fédéral et, où la fiscalité et la sécurité relèveraient de compétences nationales.
Il conclut son propos en dénonçant les « magouilles politiciennes » à l’échelle du Parlement européen où notamment existent des alliances hétéroclites pour éliminer certains courants politiques.
La soirée se poursuivit par le jeu des questions-réponses dans lequel la tête de liste Modem passa de l’imposition de la spéculation boursière à la politique européenne d’immigration ; il fut interrogé sur l’extension de l’Europe, de l’entrée ou non de la Turquie…
Nicolas AKCHICHE
Creusot-infos.com

jeudi 2 avril 2009

Interview La Gazette de Côte d'or : Michel Verpeaux

Investi. Professeur de droit public à Paris I après avoir enseigné à l’Université de Bourgogne, délégué départementaldu MoDem, Michel Verpeaux a fait partie du comité Balladur, chargé de plancher sur la réforme descollectivités territoriales.
LA GAZETTE : Michel Verpeaux, vous étiez le seul professeur parmi les onze membres du comité Balladur. Savez-vous aujourd’hui pourquoi
le choix s’est porté sur vous ?
MICHEL VERPEAUX :
Sincèrement, je l’ignore. Il y avait onze membres dans ce comité: des personnalités politiques comme Pierre Mauroy, Dominique Perben ou André Vallini, mais également des membres de la société civile, tel le journaliste Jacques Julliard.
Comment ce comité a-t-il travaillé sur ce rapport ?Nous nous réunissions une à deux journées par semaine, au Sénat, à l’Assemblée Nationale ou dans les bureaux d’Edouard Balladur. Nous avons réfléchi, échangé, auditionné François Fillon, Eric Woerth ou Christine Lagarde, des leaders de partis politiques, des élus, des syndicalistes et des fonctionnaires territoriaux. Soit au total une
soixantaine de personnes. Puis un rapporteur général choisi par Edouard Balladur a
rédigé un projet de rapport avec vingt propositions. Seize ont été adoptées à l’unanimité, quatre à la majorité. Nous avons travaillé dans de bonnes conditions, même si nous n’étions pas d’accord sur tout. Sur la fin, le Parti Socialiste a fait pression sur Mauroy et Vallini pour qu’ils démissionnent.
Edouard Balladur, alias « Sa Courtoise Suffisance » pour le Canard Enchaîné,
était-il un président ouvert ?

C’est un homme très courtois, qui ne hausse jamais le ton. Mais il sait être ferme sur ses positions et ses convictions. Il écoute et respecte tous les points de vue. Pour l’anecdote, Pierre Mauroy et Edouard Balladur ont été respectivement le premier et le dernier Premier ministre de François Mitterrand...
Nicolas Sarkozy était-il au courant de l’évolution de vos travaux ?
Je le suppose, puisqu’un conseiller technique assistait aux réunions. Nous avons
rencontré deux fois le président : d’abord quand il a installé le comité, puis lors de la remise du rapport.
Maintenant que le rapport est bouclé et est entre les mains de Sarko, que va-t-il se passer ?
Le gouvernement va préparer un projet de loi, qui sera soumis aux élus locaux.
Ensuite, si la volonté d’aller au bout est là, un texte sera déposé au Parlement. Nicolas Sarkozy souhaite le faire adopter d’ici début 2010. Le calendrier est court. Et vous savez qu’entre le dépôt d’un texte et son vote, cela peut prendre du temps...

L’un des grands axes de ce rapport est la création du Grand Paris. Certains départements de la Petite Couronne (92, 93 et 94) disparaîtraient pour fusionner avec Paris. Et les socialistes ne sont pas vraiment convaincus...

L’idée retenue est que Paris est trop à l’étroit administrativement. La création du
Grand Paris pourrait permettre de partager certaines ressources. D’ailleurs, même les
Hauts-de-Seine, un bastion sarkozyste, y sont favorables... Reste à savoir jusqu’où !
Jean-Paul Huchon, le président socialiste du Conseil régional d’Île-de-France et
Bertrand Delanoë, le maire de la capitale, sont opposés au Grand Paris. Des élus de
gauche ont d’ailleurs créé une structure de réflexion, et ils ne veulent pas se faire
imposer quoi que ce soit.
Dans ce rapport, il est aussi question de réduire de vingt-deux à quinze le nombre des régions, et uniquement sur la base du volontariat. Et ce passage est très
commenté...

Nous avons inscrit la notion de volontariat, car il est difficile de demander à un élu de se faire hara-kiri... Depuis que le rapport a été présenté, on entend sans cesse parler de la fusion entre la Bourgogne et la Franche-Comté, alors que cela n’a jamais été évoqué ! La question se pose plus pour la Normandie. Dans ce cas, il faudrait tenir compte, pour la désignation de la capitale régionale, de son poids économique, de sa position dans la Région. Il serait aussi envisageable de répartir les autorités administratives. Nous avons prôné de réduire le nombre de régions à quinze comme c’est le cas chez plusieurs de nos voisins européens.
Pas de fusion régions/départements à termeQui a eu l’idée des onze métropoles ?
Pierre Mauroy, le père de la décentralisation. Et elle a été reprise par tous. L’idée est de constituer en France de grandes villes capables de rivaliser avec les autres grandes villes européennes. Ces métropoles, qui concerneraient les villes de 400 000 habitants auraient des compétences élargies, en s’appuyant sur les structures intercommunales existant déjà.
La fusion entre les départements et les régions est-elle concevable ?
Non. Du moins pas à moyen terme. Je préfère parler de rapprochement. Souvenez vous
que le rapport Attali, qui envisageait lasuppression des départements avait soulevé
un tollé. Un rapprochement qui pourrait avoir lieu d’abord par le biais d’élections :
il s’agirait de faire élire les conseillers généraux et régionaux, réunis sur une
même liste, sur un seul jour. Ceux qui arriveraient en tête de liste iraient au Conseil général et au Conseil régional, les autres deviendraient conseillers départementaux.
Ce rapprochement entraînerait la suppression des cantons tels qu’ils existent actuellement.
Ces réformes pourraient-elles permettre de réaliser des économies ?
Oui, grâce à la répartition des compétences entre la Région et le Département. Par contre,cela n’entraînerait pas d’économies très importantes sur les indemnités des élus, comme certains le croient.
Aviez-vous pour consigne en travaillant sur ce rapport, de respecter un cadre
bien précis ?

Oui, celui de la Constitution. Car on ne peut pas la changer sans arrêt. Et dans ce rapport, rien ne me semble heurter la Constitution.
Par Alexis Billebault.

Jean-François Kahn fait salle comble à Montbard





Le Bien Public
Mercredi 1er avril 2009

C'est donc à l'invitation du MoDem et de son nouveau chef de file Fémi Jusufi que Jean-François Khan est intervenu sur le brûlant sujet de la crise samedi à la MJC "Pourquoi la crise, qui est responsable, comment s'en sortir?". Salle comble pour un sujet qui nous concerne tous. Accompagné de Nathalie Griesbeck, députée européenne MoDem et de François Deseille, Jean-François Khan est intervenu avec le talent d'orateur qu'on lui connaît, décortiquant un sujet qu'à l'évidence il maîtrise. Avec efficacité ! Puis un échange s'est engagé entre Jean-François Khan et le public à l'évidence satisfait.